page 1 - 2 - 3 - 4

Chroniques d'un Delfective Fripé

Je venais juste de boucler une dure affaire qui m'avait trainé au plus profond des bas quartiers de Daifam City...une sombre histoire de meurtre dans une pâle citadelle... et il m'avait fallu toute ma sagacité pour résoudre ce tortueux cas. Mais rien ne me résistait bien longtemps et la piste que j'avais suivie m'avait directement emmené vers Potho Rhoz, un des hommes de main du terrible gang des Pancartes qui sévissait dans toute la cité. Repensant à tout cela, je ne pus m'empêcher d'arborer un large sourire, alors que mon fidèle Lars Sanseur finissait de tracer sur le sol le cercle de téléportation qui me permettrait de retrouver ma si lointaine demeure...

Quelques instants plus tard, enfin assis confortablement sur mon doux fauteuil en peau de squig et poils de page, je pris alors un repos bien mérité, sirotant un succulent double Rhum-Coca, et relisant pour la énième fois mon tome préféré " Ali Bobo et les 40 Riders ".
Quand je rouvris péniblement les yeux, tenant encore à la main mon fameux livre, maintenant maculé de multiples taches d'alcool, je ne me rendis pas compte de suite qu'une présence étrangère avait fait irruption dans la pièce où je me trouvais. Ce n'est qu'en levant douloureusement la tête que je la vis.

La splendide créature me faisant face semblait être apparemment une elfe de haut rang à en juger par la taille de ses fines oreilles*. Me voyant enfin réveillé, elle s'avança lentement vers moi d'un pas doux et léger, tandis que discrètement je tentais de dissimuler les quelques revues de PlayBoomoy qui traînaient ici et là...
Mon attention fut aussitôt attirée par son vertigineux et aguicheur décolleté dont j'eus bien du mal à me détacher pour finalement arriver à plonger mes yeux dans son profond regard couleur émeraude. J'entamai alors la conversation avec l'aisance toute particulière qui me caractérisait : "Scrabougna raaaananaaaaaaa bouif bouif bouif pfouuuuuuulalalalalala."
Bien joué...j'étais maintenant sûr que le contrat allait me passer sous le nez...dommage, quelques piécettes de plus m'auraient probablement permis d'acheter le fameux Guèm'Quioub, ce légendaire grimoire contenant tant d'utiles formules pour un delfective comme moi... S'asseyant sur mon bureau en acajou d'Uryadhil, la divine apparition ne parut point se soucier des quelques balbutiements de mes premières paroles. Croisant les jambes, décroisant les jambes, recroisant les jambes, re-décroisant les jambes, elle cherchait visiblement à me faire encore plus perdre mes moyens. Ce qu'elle réussit admirablement d'ailleurs...

"Cher Lok'Holmz, je n'ai point votre culture de toutes ces langues anciennes. Restons simples et discutons en quenya, si vous le voulez bien...
- Langues anciennes ? ...Mmmm ha oui, bien évidemment, ha hem... défaut professionnel, que voulez-vous. Mais soyez directe, qu'attendez vous de moi, mademoiselle... ?
- Lyly Lasso'Vage...J'ai une affaire pour vous, Lok'Holmz. Il faudrait que vous suiviez cet orc que voici . "

Je pris alors le parchemin qu'elle me tendait, et l'étudia de plus près. Dessus était griffonné le portrait de la bestiole verte en question, et sur le côté, une inscription mystérieuse : U...H...M...A...K...mmmMmM, mais que cela voulait t'il bien dire ?

"Cet orc est mon mari... et je désire juste que vous le filiez dans tous ses déplacements...j'ai peur qu'il ne s'en prenne sauvagement à un ami à moi, et j'aimerais vraiment que vous empêchiez ce terrible affrontement...
- Hum...et pourrais je connaître le nom de cet ami ?
- Tropalineeeeeeeeeteeeeeeeeeeux ! ! Hum excusez moi, je me suis laissé emportée quelque peu. Son nom est Lepo'het, Tro'Pahl Lepo'het."

Je ne m'étais pas trompé sur cette splendide créature. Elle devait assurément appartenir au gratin de Daifam City, et était probablement aussi membre de la Jelfe 7, ce fameux cercle fermé de riches et influents Princesses et Seigneurs, et dont justement ce Lepo'het était une des huiles essentielles.
Quelques mots échangés avec Dame Lasso'Vage plus tard, je décidai de me charger de cette mission qui ne me semblait point si dangereuse et compliquée que celles dont j'avais l'habitude de m'occuper. Et pourtant...

Je raccompagnai alors ma cliente à la porte de mon bureau, et commença ardemment à réfléchir sur cette affaire.

Le doux chant de mon fidèle barde Fin Ra'dyo me réveilla alors que je m'étais endormi sur l'épaisse couche de manuscrits que je m'apprêtais à étudier.

Le soleil couchant baignait alors de ses rougeoyants feux les épais murs de ma demeure**. Une grosse voix familière me fit sursauter, et dès que mon regard redevint net, j'aperçus mon cher ami, le Dorcteur Watt-Sonne, me regardant d'un air dépité.

Suite (haut de la page) >>

 

"Tout ce qu'on peut dire Lock'Holmz, c'est que vous portez vraiment bien votre nom. Tssssssss..."
Allongeant mon bras engourdi, je me saisis alors d'un de ces Rouleaux à Tarte Laser que l'on trouvait maintenant un peu partout dans les Supra-Marché, et me dirigeai à la vitesse d'une tortue neurasténique vers mon barde qui chantait pour la énième fois le titre phare d'Opledhil :
" Zak'Zonnnn, ya le pigeon qui grogne... et ya jamais personne...qui le cogne...lalalalala "... PAFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF...

Pour le cogner, je l'avais effectivement bien cogné, et l'elfe Herralgan aurait besoin de tout son talent d'infirmière pour remettre sur pied cet Assurancetourix sur le retour.

" Voilà, Watt-Sonne, nous pouvons maintenant discuter plus calmement... Un whisky ?
- Mmmm... Juste un doigt...
- Comme vous voudrez... Alors, cher ami, que me racontez vous de beau, votre voyage sur Trezadhil s'est-il bien passé ?
- Oui, vraiment c'est une contrée splendide, surtout depuis qu'un des Maîtres des lieux à décidé d'y planter nombre de merisiers. Vous devriez y faire un tour, cher Lock, je suis persuadé que ces terres vous plairont.
- J'y songerai, j'y songerai...
- Hayt boufcricht bolutch fritch crucht..."

Parti dans une longue et sonore mastication du doigt que je venais de lui servir, je ne compris plus un mot de ce que Watt-Sonne me racontait. Je me levai alors, tout en faisant semblant de suivre la discussion postillonante de mon ami grâce à quelques habiles hochements de tête, et me dirigeai vers un parchemin qui venait de tomber de l'immense pile de manuscrits qui trônait sur mon bureau. Le ramassant, mes yeux glissèrent sur les quelques caractères inscrits dessus, et s'arrêtèrent nets dès qu'ils croisèrent le nom d'Uhmak.

" C'était donc ça...mMmm ", pensais-je alors. Je continuai ma lecture et je faillis ne point pouvoir retenir un cri lorsque je compris que cet orc était du Grand Bazar, et qu'il avait déjà été condamné pour avoir utilisé ses enfants afin de faire peur à d'honnêtes Seigneurs, et pour avoir fumé des substances odorantes sous un tipi.
" Hum... Le Bordel... L'And-er-Grunt de Daifam City. Comment vais-je pouvoir passer incognito dans ce sombre milieu ? ", pensais-je encore.

Une idée germa alors dans mon esprit. Prenant mon calepin, je griffonna quelques mots.
" Une bombe de peinture verte... Un porte-clé de Grullll...un camoufl'Oreille... Le livre " Comment avoir des muscles ? " par Chuck Momoris...une pizza 4 fromages sans câpres...voilà, ça devrait être bon."

J'appelai alors les jumeaux Telh et Fonn et leur transmis la liste de courses. Aussitôt ils s'empressèrent d'aller faire ces quelques achats au P'tit K'aansino juste en bas de chez moi, et revinrent tellement rapidement que je n'avais même pas eu le temps de reposer mon calepin sur le bureau. Ha ces deux braves petits, ils me faisaient vraiment aimer Land'Emile, mon vieil ami, qui me les avait jadis présenté.

J'enfilai alors prestement la panoplie du Bon Bordélique sous les yeux du cher Watt-Sonne qui était en train de descendre ma réserve de Doig'Péricube avec sa gloutonnerie légendaire.

J'étais fin prêt. Peut-être que je me jetais inconsciemment dans la gueule du loup, et que tout ceci n'était qu'un piège habilement tendu par les forces Maléfiques du Mauvais Mal, les MMM (communément appelées les mmmmmmmmmm).

Prenant mon Kou'rhage (sorte de chaud manteau en peau de troll) à deux mains, ces noires et paranoïaques réflexions oubliées, je poussais alors la porte de mon bureau qui s'ouvrit en un long grincement rauque et terrifiant.

[A SUIVRE]

* Une grande taille d'oreille est l'apanage des elfes de la noblesse. A la naissance, l'enfant marqué du bleu sceau se voit entièrement badigeonné de Nutella, puis attaché par les pieds et pendu ainsi à une haute branche, tandis que l'on emmène une ribambelle de grunts affamés au pied de l'arbre. Ces pauvres bêtes étant trop petites pour pouvoir atteindre la pâte de leurs désirs, sautent inlassablement jusqu'à ce qu'ils parviennent à s'accrocher aux oreilles de l'enfant, essayant par tous les moyens de le faire tomber. Voilà pourquoi les elfes nobles sont familièrement appelés les BCPG (Bonne Chair Pour Grunt).

** Attention, après avoir étudié de près cet article, notre scientifique M. Lehp Rouvaithe nous aurait confirmé la présence de messages subliminaux à travers ces lignes. La rédaction du Pigeon Déchaîné fera son possible pour vous informer plus en détail des éventuelles conséquences liées à la lecture de ces mots, dès que nous aurons de plus amples informations.

**by Finrod**


page 1 - 2 - 3 - 4